Lorsque, au milieu des années 1970, l'Irak se tourne vers la France pour la mise en place d'un complexe nucléaire, Israel sent immédiatement la menace.
Achetée clé en main, la central d'Osirak, installée au sud-est de Bagdad, doit produire à sa mise en route 70MW, permettant par la suite de récupérer la matière fissile afin de fabriquer des armes atomiques.
Les Services secrets hébreux sont formels : la central ne doit pas fonctionner !! Sa destruction apparait comme une evidence aux yeux de Menahem Begin qui confie la mise au point de l'attaque directement au general Raphael "Raful" Eitan, le chef d'état major de Tsahal.
Mais à cette époque, la Heyl Ha'Avir ne possède pas encore d'appareils capable d'accomplir cette mission sans un ravitaillement en vol, procedure risqué si elle doit intervenir au dessus d'un pays ennemi ! Avec l'arrivée des preliers F-16, Eitan est alors en mesure de presenter un plan d'attaque solide à Chaim Weizman, son minister de la Défense. Mais, comme cette operation provoquera surement un embargo américain, sans parler d'une éventuelle riposte irakienne, il est jugé plus prudent d'attendre la livraison de quelques Fighting Falcon supplémentaires. Pas trop longtemps quand meme, car il faut neutralizer le réacteur avant qu'il n'atteigne son stade critique pour ne pas contaminer la region. Au printemps 1981, le feu vert est donnée et l'entrainement peut commencer. "Raful" choisit personnellement les equipages parmi les pilotes les plus expérimentés. Le dispositive est place sous la direction de Ze'ev Raz, le commandant du Tayeset 117.
Le 7 juin, huit F-16A Netz, escortés par six F-15A Baz, s'envolent de la base d'Etzion, dans le Neguev. Les Netz sont chacun equips de trois reservoirs supplémentaires et de deux bombes Mk.84 de 907kg, tandis que les Baz sont armés d'AIM-7 Saparrow et d'AIM-9 Sidewinder. La quantité de carburant est tout juste suffisante pour couvrir les 2400 km aller et retour à basse altitude, avec une seul passé sur l'objectif. Peu après le décollage, un changement météo de dernière minute oblige la formation à se déporter au sud de la route prevue. Tant et si bien que, aussi incroyable que cela puisse paraitre, le roi Husayn de Jordanie en personne , confortablement installé sur son yacht ancré dans le port d'Aqaba, la voit passer. Pilote confirmé lui meme, il comprend que son pays n'est vraisemblablement pas en danger, mais il fait quand meme prévenir Saddam Hussein. En visite sur le front iranien, on ne sait pas si ce dernier recoit le message. Toujours est-il qu'aucun MIG ne vient barrer la route aux Israeliens.
Au terme d'une heure et demie de vol sans histoire, l'ennui de la navigation fait place aux préparatifs de l'attaque. Après avoir largué leurs bidons, désormais vides, et accéléré à 450 noeuds, les pilotes traversent l'Euphrate et etteignent la banlieue de Bagdad, toujours sans aucune reaction des défences irakiennes. Raz donne alors l'ordre aux bombardiers de monter à 8000 pieds avant de plonger sur la centrale. Les Netz se presentment en deux vagues de quatre tandis que les Baz surveillent les alentours, pret à repousser tout MiG ennemi. En descente à 35°, Raz largue ses deux Mk.84 à 3500 pieds, puis degage brutalement en lachant des leurres pour dejouer d'eventuels missilles.
La DCA canon irakienne commence à se reveiller, mais reste assez molle. Les autres F-16A déboulent à 5 seconds d'intervalle, selon le meme profil d'attaque. Au passage du cinquieme appareil, la coupole de l'edifice s'est déja écroulée et l'interieur n'est qu'un brasier ou tout semble détruit.
Seul le septième avion rate la cible, son pilote, aveuglé par une explosion, touchant des structures annexes. En 45 seconds, le batiment du réacteur est reduit à un amas de ruines fumantes. La seule victime du raid est un ingénieur francais.
Alleges, les Netz se regroupent au dessus de Bagdad, à 30 000 pieds, et, en compagnie des Baz, prennent le chemin du retour à 600 noeuds sans etre un instant inquiétés par la chasse irakienne. Lors de leur traverse de la Jordanie, la defense aérienne du roi Husayn n'ose pas s'opposer à leur passage et les quatorze appareils atterrissent sans un seul dommage à Etzion, 90 minutes après l'attaque.
Un KILL MARKING pas comme les autres ! La silhouette d'un réacteur nucléaire superposée sur la cocarde irakienne témoigne de la participation de ce Netz à l'opération "Opéra" |
La reaction de la communauté internationale fut encore une fois unanim et condamna l'attitude d'Israel. Et comme prévu, les Américains suspendirent la livraison des Fighting Falcon suivants.
No comments:
Post a Comment